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Action solidaire

CHÔMAGE TECHNIQUE

L'Ecole de Science Politique de la Sorbonne se déclare en chômage technique


Face à la situation budgétaire dramatique de nos Universités, qui met en péril nos missions de service public, nos métiers, et l'avenir de nos étudiants, l'Ecole de science politique de la Sorbonne se déclare en chômage technique et appelle ses collègues et étudiant-es, de l'Université de Paris 1 et d'ailleurs, à faire de même.
La situation budgétaire nationale et locale de nos Universités est aujourd'hui catastrophique. A Paris 1, nos unités de recherche viennent de perdre sur décision rectorale 50% de leurs budgets de recherche et nos Unités de formation et de recherche (UFR) 40% de leurs budgets de fonctionnement. Ailleurs, du fait de mises sous tutelle budgétaire ou d'avis négatifs de l'HCÉRES, des formations sont menacées de fermer.
Nous sommes au bord de la cessation forcée de nos activités. Car ces coupes brutales ne sont pas des économies ponctuelles, dues à une situation spéciale : elles constituent l'aboutissement de plus de quinze ans de précarisation des Universités. Elles mettent aujourd'hui concrètement à l'arrêt nos activités de recherche. Elles obèrent gravement notre capacité à enseigner. À titre d'exemple, les bibliothèques de Paris 1 ont perdu jusqu'à 95% de leurs budgets d'acquisition, et voient menacé le renouvellement des abonnements aux plateformes numériques qui nous permettent tout simplement d'enseigner et d'étudier.
Dans ces conditions, nous estimons de notre devoir d'alerter les étudiants, futurs étudiants et leurs familles, des conséquences graves et irréparables que la brutalité et l'ampleur de ces coupes font peser sur notre Université et sur tout le système d'enseignement supérieur.
C'est pourquoi nous sommes cette semaine en chômage technique : nous suspendons nos activités normales (enseignements, activités de recherche, tâches administratives) afin de prendre le temps d'informer, d'expliquer et de débattre de la gravité de la situation, et des actions à entreprendre pour y remédier.
Nous invitons, dans toutes les Universités, tous les collègues enseignants et chercheurs, tous les personnels et tous les étudiants à nous rejoindre dans cette action symbolique mais très concrète, qui vise à faire de nos lieux de travail des lieux de rencontre, de débat et de mobilisation, afin de garder nos Universités ouvertes et vivantes, bruissantes d'idées et d'initiatives pour empêcher, tout simplement notre disparition.