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Action solidaire

CHÔMAGE TECHNIQUE

UNIVERSITES EN DANGER

 

 

Depuis plusieurs semaines, les étudiants accompagnés de professeurs et personnels se mobilisent contre les 13 millions d’euros de coupes budgétaires imposés par le rectorat qui a nommé un administrateur provisoire chargé de mettre à l’œuvre l’austérité.

En plus de démontrer l’ampleur de la casse de l’université publique en cours partout en France, la manière dont le rectorat a pu imposer sa volonté de budget ultra-austéritaire montre au grand jour l’illusion incarnée par les conseils centraux de la fac, dont les votes et pouvoirs ne peuvent en réalité aucunement contrecarrer les plans du ministère.

Le rectorat va imposer 13 millions de coupes budgétaires par la force

Après l’échec de l’administrateur provisoire à faire accepter par le Conseil d’administration un budget qui prévoyait 8 millions d’économies, le recteur a annoncé qu’il imposerait un budget presque deux fois plus austéritaire. Une manœuvre antidémocratique scandaleuse, contre laquelle il est urgent de faire front !

Le 16 janvier dernier, le Conseil d’administration de Paris 1 rejetait le budget proposé par l’administrateur provisoire, Jean-Christophe Camart. Avec 8 millions de coupes budgétaires, ce budget constituait déjà une attaque violente contre les travailleur·euse·s et les étudiant·e·s de l’université, s’inscrivant pleinement dans la cure austéritaire imposée par le gouvernement à l’ensemble de l’enseignement supérieur.

Alors qu’avec la nomination un administrateur provisoire le ministère tentait déjà de récupérer une forme de contrôle scandaleux sur Paris 1, l’échec du premier budget proposé laisse planer depuis le risque d’une mise sous tutelle de l’université. Une épée de Damoclès au-dessus du CA, que l’administration provisoire ne se gênait pas d’agiter pour pousser l’adoption de ses coupes budgétaires colossales. Les 13 millions d’économies finalement annoncées ce jeudi aux directeurs d’UFR après une réunion entre le rectorat et Jean-Christophe Camart apparaissent comme une tentative de représailles, puisque le rectorat a finalement imposé des coupes bien supérieures à celles proposées au départ par son administrateur provisoire. Avec ce budget, Paris 1 fait donc un pas de plus vers la mise sous tutelle par le rectorat.

Dans le détail, le budget prévoirait une réduction de 45% du budget de fonctionnement et de 60% pour les investissements. Autrement dit, une véritable destruction de l’université publique organisée par le ministère. Pour les étudiant·e·s, ce projet laisse entrevoir de nombreuses fermetures de places et de formations et l’augmentation potentielle des frais d’inscriptions, autrement dit une université plus sélective que jamais. Du côté du personnel, ce nouveau budget laisse entendre que l’université emploiera toujours plus de vacataires non-payé·e·s, aura toujours plus de recours à la sous-traitance, alors que le gel des postes et l’effondrement des financements pour la recherche sont quasiment assurés.